La Madeleine
Le projet de construction de La Madeleine remonte au XVIIIe siècle et s’inscrit dans le cadre du grand projet d'urbanisation de l'ouest parisien.
Le lieu d'édification choisi se situait à la place du premier sanctuaire de style gothique du XIIe siècle, la Ville L'Évêque (ancien bourg à l'ouest de Paris).
Le nom donné à cette nouvelle église vient de la fin du XVe siècle, lorsque Charles VIII installe une confrérie dédiée à sainte Marie-Madeleine et réalise de nombreux travaux sur l'ancien sanctuaire.
En 1722 avec le fort développement du faubourg Saint-Honoré et l'annexion de la Ville L'Évêque, l'ancien sanctuaire devient trop petit. La reconstruction de La Madeleine est décidée en 1757.
Pierre Contant d'Ivry (1698 - 1777), architecte du duc d'Orléans proposa une église en forme de croix latine surmontée d'un petit dôme dont la première pierre fut posée par Louis XV en 1763. Alors que les fondations s’élevaient, l'architecte mourut en 1777.
Il fut alors remplacé par un de ses élèves Guillaume-Martin Couture, qui remodela entièrement les plans initiaux.
Il proposa une église en forme de croix grecque, surmontée d'un dôme plus grand, d'un portique et d'un péristyle (galerie de colonnes faisant le tour extérieur ou intérieur d'un édifice) d'ordre corinthien s'inspirant du projet de Soufflot pour l'église Sainte-Geneviève (renommée Panthéon en 1791).
En 1789, lors de la Révolution française, les fûts des colonnes de la Madeleine s'élevaient jusqu'à la hauteur des futurs chapiteaux (image ci-dessus). Les travaux d'églises peu appréciés pendant cette période incitèrent l'Assemblée nationale à arrêter entre 1791 et 1804 l'édification de La Madeleine par décret.
En Décembre 1806, c'est un autre décret, signé par Napoléon Ier souhaitant édifier un temple à la gloire des armées françaises qui relance le projet.
Les plans de l'architecte Pierre-Alexandre Vignon : un temple entouré de rangées de colonnes, inspiré de l'architecture gréco-romaine et ressemblant à l'aspect extérieur de l'Olympiéion (temple de Zeus olympien à Athènes), furent retenus par Napoléon lui-même.
Les travaux de ce temple avancèrent rapidement et furent arrêtés en 1811, faute d'argent. En 1812, suite à la campagne de Russie, Napoléon abandonna son projet pour en revenir à l'idée d'une construction d'église.
Après la chute de l'Empire en 1814, pendant de la "Restauration" de la monarchie jusqu'à la révolution de 1830, Louis XVIII puis Charles X retrouvent le trône. Les travaux de La Madeleine étaient bien avancés, seules la couverture et la décoration de l'édifice restaient à terminer.
Dernier Roi de France, Louis Philippe envisagea de transformer le bâtiment en gare ferroviaire avant de confirmer le projet d'église.
Nommé avant la révolution de 1830, l'architecte Jean-Jacques-Marie Huvé reprit les travaux et la décoration intérieure (après la mort de Vignon en 1828) en s'inspirant des thermes de Caracalla et du Panthéon de Rome.
De nombreux peintres et sculpteurs travaillèrent à la réalisation de ce majestueux édifice. En 1833, Le Jugement dernier (œuvre du sculpteur Philippe Joseph Henri Lemaire) fut achevé sur le fronton, complétant ainsi le style colossal de cette église.
En 1845, l'église de La Madeleine fut inaugurée solennellement par Mgr Affre, Archevêque de Paris. En 1846 est installé le grand orgue de Cavaillé-Coll (célèbre facteur d'orgues). Il comportait à l'origine 48 jeux répartis et en possède aujourd'hui 60 (4426 tuyaux).
Sous le fronton, est inscrit en latin : "D.O.M. SVB. INVOCAT S. MAR. MAGDALENAE" (Au Dieu tout puissant et très grand, sous l'invocation de sainte Marie-Madeleine).
Cette inscription incite à découvrir Marie-Madeleine, la sainte patronne de l'église. Elle apparaît sur le fronton sculpté par Henri Lemaire (fresque du Jugement Dernier) exprimant la repentance, elle est agenouillée à la droite du Christ.
Ouvert: tous les jours de 9h30 à 19h.
Tarifs: Visites gratuites.
Comment s’y rendre: Place de la Madeleine, 75008 Paris.
Métro 8, 12 et 14 Station "Madeleine",
Bus Lignes: 24, 42, 52, 84 et 94
